Histoire du village de Compains des origines au XIXe siècle
Anne-Marie Boyer-Gouédard
https://www.compains-cezallier.com/
Cette synthèse est extraite d’une recherche en cours sur l’histoire de Compains, village du Cézalier, du XIe au XIXe siècle. Les sujets traités ci-après sont de courts résumés extraits d’un ouvrage en cours de rédaction dont le premier volume traitera de l’histoire des seigneurs de Compains au Moyen Âge (Bréon, Peschin-Giac, Souchet), alors que le second volume sera consacré à l’histoire de Compains de l’époque moderne à la fin du XIXe siècle.
C’est d’abord à un voyage aux origines de Compains que nous convions le lecteur. Ce retour aux temps les plus anciens montre les premiers seigneurs de Brion (Bréon) du XIe siècle au XIVe siècle, puis les détenteurs successifs de la seigneurie détenue successivement par les chevaliers de Bréon, les Peschin-Giac, les Souchet, des bourgeois de Clermont et les Montmorin-Saint-Hérent. Vers 1650 la seigneurie est achetée par Jean de Laizer dont les descendants détiendront Brion jusqu’à la Révolution. La recherche s’achève à la fin du XIXe siècle avec les émigrants qui quittent le village vers d’autres horizons.
La vie des compainteyres sera évoquée tant dans ses aspects économiques et sociaux que religieux. On y approchera l’impact d’événements majeurs comme la croisade ou la guerre de cent ans, mais aussi l’action des nobles, des ecclésiastiques et des populations rurales.
L’ensemble de la recherche est notamment fondé sur des sources conservées à Clermont-Ferrand (Archives départementales du Puy-de-Dôme, Bibliothèque du Patrimoine, Maison des Sciences de l’Homme, Archives diocésaines), à Aurillac (Archives départementales), à Saint-Flour (Archives communales) et à Paris (Archives nationales, Bibliothèque nationale). Ces sources publiques sont complétées par de nombreuses sources privées confiées par leurs détenteurs auxquels nous exprimons ici tous nos remerciements.
Préface de Monsieur Guy PHILIPPON à l’ouvrage “Des maquis d’Auvergne aux bagnes nazies”
Monsieur Guy PHILIPPON Maire de Compains de 1951 à 1983
“C’est au printemps 1943 que s’organisa le premier maquis dans la région de Compains, au village de Groslier.
Il était destiné à accueillir les réfractaires au service du travail obligatoire en Allemagne et ils étaient de plus en plus nombreux. Le chef désigné était Louis Dabert dit “Jean Pierre” du Mont-Dore. Ils s’installèrent chez Mr Laporte Léon à Groslier. Mais rapidement les locaux devinrent trop petit et le PC de Jean Pierre fut transporté à Belleguette chez Mr Laporte Ernest, et un campement à Bohaud que Gilbert Delescot devait organiser.
Ce maquis servait aussi de lieu de passage pour beaucoup de maquisards, et aussi de lieu de repos après les coups durs. C’était aussi le centre d’équipement en armes, chaussures, vêtements, argent et tickets d’alimentation pour les maquis des environs.
Les chefs du maquis : Huguet, Leclanché, Labaune, passaient fréquemment à Belleguette. Le 29 mars 1944, une camionnette vraisemblablement de la milice, est repérée sur la route de Valbeleix à Compains, par Nanou et Gilbert, avec trois hommes à bord. Après s’être renseignés à Compains (où ils ont été mal renseignés), deux hommes reprenaient la route de Valbeleix, s’arrêtent près d’un bois en dessous du village de Belleguette, où ils sont pris en chasse par Huget, Jean Pierre, Nanou et Gilbert. Ils réussissent à s’enfuir, le troisième est arrêté à Compains par les maquisards, interrogé à Belleguette puis relaché.
Le lendemain 30 mars, Jean Pierre prend ses dispositions pour quitter Belleguette, mais déjà le village est cerné par les Allemands et les miliciens français. Jean Pierre est arrêté ainsi que Gilbert Delescot et Nanou Raynard et , je crois Gérard Thierry. Les maquisards, au bruit de la fusillade, viennent se placer en embuscade près de la route de Valbeleix. Hélas, quatre sont cernés, abattus…et achevés”.